Eraserhead

 

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« Acceptez d’être piégé tel un rat dans un labyrinthe, vous serez le cobaye d’expériences sensorielles du Docteur Lynch » tel est l’avertissement que nous donne implicitement Jack Nance sur l’affiche.

Ayant vu la majorité des films de David Lynch, j’avais toujours fait l’impasse sur le tout premier film du Maître de l’Etrange. Mon inconscient sentait poindre le danger. Je m’interdisais de lever le voile opaque sur cette oeuvre réputée abscons dans une filmo déjà sacrément retorse.

Un ami m’a convaincu d’affronter mes peurs et me l’a fait découvrir (Vu que la lune était haute dans le ciel, Mili a préféré remettre le cauchemar à plus tard)…

Je remercie dans ce post mon ami tant l’expérience m’a remué yeux et cerveau par toutes sortes de stimulis contradictoires.

Jack Nance a peur de son propre bébé qui ressemble à une créature informe. Malgré des efforts, il ne veut et ne peut s’en occuper… On vit avec lui ce sentiment à la manière d’un cauchemar éveillé. Une flopée d’images perturbantes, surréalistes se succédant dans un Noir et Blanc splendide. J’ai été fasciné par l’horrible chose enfanté, qui ressemble à une petite boursouflure aussi immonde que fragile. Fasciné par un numéro de chant et de danse minimaliste par la dame du radiateur, qui écrase au passage des embryons, fasciné, et retourné, par la fabrication des bouts de gomme qu’on trouve sur les crayons à papier.

Loin d’être un film d’horreur, voire même un film de genre, Eraserhead est une plongée vertigineuse dans le cerveau de David Lynch. En ça, tous les autres films « Lynchiens » du Maître (Mullolhand Drive, Lost Highway et Blue Velvet, pour ne citer que les principaux) me paraissent trop sages et moins essentiels. L’expérience sensorielle est ici totale. Il n y a aucun frein, aucun compromis et tant pis pour les dégâts causés au cerveau.

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