Machete

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Il y a des films comme ça qu’on a pas vu… sans trop savoir pourquoi. Car oui sur le papier on aurait du voir ce film, on a adoré la pseudo bande annonce dans Planète Terreur, les acteurs principaux nous plaisent bien … et puis c’est réalisé par Robert Rodriguez’s. Du coup quand le film est sorti en salle on aurais du aller le voir (chacun de notre côté je dit bien vu qu’as l’époque on n’était pas ensemble). Et puis on a pas eu l’occasion/ la motivation et on a eu beaucoup de retours négatifs qui ont fait qu’on avait un peu oublié ce film. Et puis en traînant sur Allociné (on y traîne beaucoup) on a maté la bande annonce de Machete kills et on a eu envie de voir le premier opus. Soirée pizza de circonstance pour ce film d’action grindhousse a forte connotation nanar.

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Mili:

Machete a l’origine c’était une bande annonce factice vue au détour de Planète Terreur (que j’adore) du coup a la sortie je n’étais pas super convaincu…  le coté on a fait une fausse bande annonce qui a plu, du coup, on va faire le vrai film, ça sentait un peu la pompe a fric … au final le film est au dessus de mes attentes (facile je m’attendais vraiment a un truc nul) mais pas super génial non plus.

Le film annonce direct la couleur, dans les 2 minutes avant le générique on a au moins 6 ou 7 morts ultra violentes a la machette, deux explosages de mur, une fille nue qui sort un portable de son vagin, quelques phrases qui tuent, des mexicains, Steaven Seagal avec un sabre rouge et le tout en moitié espagnol, moitié anglais.

Tout y est pour faire un bon film d’action et un nanar assumé, plan nichons gratuits, scènes WTF, explosions, catch, phrases cultes, tacos, combats, armes a feu, giclée de sangs non réalistes, tacos, filles sexy, personnages haut en couleurs, tacos, effets spéciaux faussement mauvais et mal incrusté, costumes ultra classe et sexy et encore tacos … sauf que la mayonnaise ne prend pas. Bien sur j’ai trouvé ça drôle mais j’ai eu l’impression de voir une série de petites scénettes les unes a la suite des autres, ce qui donne au film un rythme assez inégal qui fait que je me suis parfois un peu ennuyé.

Ajoutons a ça un scénario totalement WTF sans trop de sens … bon soyons honnête, on s’y attendait, c’était le but … et on obtient un film qui aurais pu être bon mais qui en fait reste plat. Cela se veut trop nanar sans l’être, drôle sans l’être, vieux sans l’être, les effet spéciaux mal incrustés exprès font bizarres car trop réalistes quand même (mentions spéciale aux giclées de sang qui font justes étranges) et avec message politique mais en fait pas du tout. L’image est au final trop belle, trop travaillée pour que l’objet puisse me toucher. Bref pour moi c’est un coup raté, je n’ai pas adhéré mais je peux comprendre que cela plaise.

J’ai quand même aimé la reprise exacte de plusieurs scènes de la bande annonce d’origine, les infirmières à mitraillettes, le transport de femmes à poil dans un corbillard, les discussions de sbires très inspirées (vous ne vous êtes jamais demandé de quoi pouvais parler les sbires du méchant quand vous n’êtes pas la ? et bien c’est génial ^^), Che, et l’esthétique général du film que ce soit les costumes, les filtres ou l’éclairage j’adore.

Au final un film qui ce laisse regarder, pour une soirée entre amis mais que je ne rematerai sûrement pas seule un soir où je m’ennuie.

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machete

Fred:

Machete, c’est d’abord une blague, une fausse bande-annonce présentée juste avant Planète Terreur.

En 1 minute et 54 secondes, elle donnait, à la sauce mexicaine ultra-épicée, toute la mesure des productions Grindhouse : des vrais faux films d’exploitation, terriblement excitants, garnis de tous les éléments folkloriques des productions burnées des années 70. L’image a un grain dégueulasse avec des fausses rayures d’usure pour faire d’époque. Des acteurs aux visages burinés, armés jusqu’au dent se disputent la vedette avec des actrices aux formes avantageuses et à la dangerosité de tigresse. Le tout saupoudré généreusement de punchlines improbables et d’action énorme, explosive et sanglante.

Comme beaucoup après avoir vu cette bande-annonce, voir le film Machete aurait eu pour moi le même effet que de voir en intégralité le Red is Dead, le faux film d’horreur super Z de la Cité de la peur ou voir au milieu des années 90 un crossover que je croyais impossible entre l’Alien et le Predator (et qui devînt malheureusement possible avec les désastreux Alien Vs. Predator 1 et 2), faire devenir une réalité filmique un pur fantasme de spectateur ! Impossible, pensais-je !  Mais Robert Rodriguez, tanné de toute part, accéda aux demandes des fans et concrétisa ce pur délire de convertir une fausse bande annonce en vrai film.

Comme Mili, je n’avais pas eu la chance de voir le résultat final à sa sortie et comme Mili, j’avais eu des échos négatifs comme quoi la bande-annonce se suffisait amplement, refroidissant toutes mes ardeurs.  Le voir m’a permis de faire la part des choses. Non, malgré le fait que des plans entiers aient été repris de celle-ci et que l’histoire entrevue ait été plus ou moins respecté, Machete n’est pas à la hauteur de sa rutilante bande-annonce,

Le personnage, Machete, incarné par un Dany Trejo, moustachu et chevelu, des grosses machettes aux mains, reste le gros attrait du film. Il tient la plupart des promesses le concernant en tranchant quantité de membres (les Fx, une mauvaise intégration d’images de synthèse, sont pourris mais que c’est fun), en faisant tomber une à une tout le casting féminin, le tout avec le flegme des héros impitoyables et avides de vengeance.

Vengeance car cet ancien flic mexicain, intègre, et désormais moins que rien, immigré clandestin, a vu sa femme se faire décapiter par le fat et super méchant Rogelio Torrez interprété par l’inénarrable Steven Seagal. Double vengeance car cet immigré clandestin devenu l’ennemi public n°1, va se retourner contre ses employeurs : un sénateur raciste (Robert de Niro impeccable dans ce rôle), son homme de main, Booth, et le super méchant Torrez, tapis dans l’ombre d’un parasol au Mexique. Triple vengeance mais je ne saurai spoiler le passage avec le Padre… A vous de le découvrir.

Le meilleur de Machete reste ce moment où il se filme, dans une piscine, dans les bras de la fille et de la femme du méchant homme de main, scène reprise de la bande-annonce. Improbable moyen pour se venger ! Et plan nichon x2 gratuit pour la peine !!

Reste que passé quelques massacres dont un dantesque à l’hôpital, avec un intestin en guise de corde, le film a un gros et terrible ventre mou. La faute à des scènes de dialogues jamais inspirées tant sur le plan de l’écriture ou du rythme que sur le plan visuel, cadré le plus souvent en mode téléfilm. Du coup, hormis Booth et le sénateur qui restent les grands méchants de l’histoire, le film ne parvient pas à faire vivre le reste du casting. Notamment  le casting féminin. Michelle Rodriguez la guerriero, Jessica Alba, l’inspectrice et Lyndsay Lohan la nonne, les infirmières sont reléguées au rang de simples figures de style.

Don Johnson, méconnaissable dans son rôle de pourriture raciste est une anecdote. Et Steven Seagal, le big boss, meurt sans éclat dans un duel final tant attendu et qui m’a beaucoup déçu.

Et puis ce final, une grosse partouze de fusillades et de bastons, est un gros nawak too much, mal filmé et mal monté. Heureusement, l’énergie est là.

M’enfin, pour finir, je mentirai si je disais que j’avais passé un sale moment. Oui, Machete ne tient pas la comparaison avec sa bande-annonce, manque de rythme par moment mais reste très sympa à voir, si on le prend pour ce qu’il est : un gros délire plein de Tacos et sans prétention. Et puis en étant perfectible, sa suite, Machete Kills, dont la vraie bande-annonce aiguise à nouveau les appétits, ne pourra être que meilleure… Je l’attends avec impatience.

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Small Town Folk

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Pour l’histoire : une bourgade, des dégénérées, des touristes… Mélangez tout ça !…

Un ami vous amène un stock de 15 dvd, des films d’horreur obscurs aux visuels plus ou moins travaillés (sous Photoshop) et aux titres plus ou moins (magiques et) racoleurs du style HEMOGLOBIN, DRACULA 3K, LIVING IN THE DEAD, JASON is LIVING etc…  Récupérés dans un obscur bac à solde d’une non moins obscure supérette d’un sombre quartier dans une ville innommable, parmi les DVD, il y a des 4-en-1, c’est à dire des boîboîtes qui contiennent 4 films… Ce qui veut dire qu’on peut faire des nuits blanches devant des films d’horreur parmi les meilleurs, les plus gores et les plus effrayants, si on en croit les accroches au dos des DVD, avec une seule boîboîte ! A ne pas tenter si vous tenez à votre équilibre psychique.

Bien entendu, même si on recherche une petite série B ou un nanar rigolo, on tombe 99% du temps sur des purges infâmes, irregardables, celles qui vous font regretter la pièce de 1 euro que vous avez investi dans l’achat du DVD. Vu que mon ami a déboursé une somme folle, je tenais à être solidaire et à l’accompagner dans l’exploration des tréfonds du bac à solde.

Notre choix se porta sur Small Town Folk. Le visuel de l’affiche ne ressemblait à aucun film connu (la plupart du temps, les affiches et les titres sont des resucées de films déjà connus), ce qui attisa notre curiosité. Pour nous achever, on nota sur la jaquette la présence au casting de Warwick Davis, alias Willow. Pour l’anecdote, on avait croisé l’acteur (avec des étoiles au fond des yeux) au TGS Onhami à toulouse, quatre mois auparavant.

C’est avec une joie non-dissimulée, et un certain relativisme (99%) qu’on donna la galette à manger au lecteur DVD.

Les premières minutes de Small Town Folk nous laissèrent un tantinet perplexes, Autant, en chapeau melon, édentés, avec des trognes de dégénéré, les acteurs ont de la gueule. Mais les pauvres sont filmés, à priori, sur des fonds verts et sont incrustés au burin dans l’image. On se pose alors des questions. C’est peut-être totalement assumé. Même le décor (la maison) est outrageusement photoshopé. Après avoir essayé les lunettes 3d (on ne sait jamais^^) et s’être étonné que les couleurs filtroshopés passaient mieux avec, on ne se posait plus de question. Difficile de faire abstraction de la réalisation, calamiteuse, et de la direction d’acteurs, festival de tout ce qu’on trouve dans les films amateurs : acteurs surjouant très mal, cadrage aléatoire dans l’espace et le temps et montage super laborieux avec faux raccords à la pelle. Rythme anarchique (le plus souvent anesthésiant) à la clé.

Avec un scénario qui semble improvisé et un déficit d’idée passé les 20 premières minutes, le film s’écroule rapidement, ne tenant plus que sur une trame anémique basée sur des balades en forêt, la moindre des petites promesses de péripétie tombant à plat.

Reste deux trois gags : le pistolet lance-fer à cheval ou des dialogues bien croustillants de débilité (« toi, le Casque ! »), au tout début, entre les ptits jeunes. Et biensûr, il y a deux apparitions clin d’œil de Warwick Davis, en gnome Leprechaunesque, qui rehaussent d’un coup l’intérêt de la galette. Des idées et quelques gueules.

Après ce fastidieux visionnage, j’ai appris que le film avait été réalisé durant quatre longues années par des amateurs, tous les week-end. Ceci explique cela, mais n’est pas Bad Taste qui veut. Et malgré toute la sympathie, l’indulgence qu’on peut avoir pour ce type de production, Small Town Folk reste une très belle purge qui a fait regretter à mon ami l’argent investi, c’est-à-dire 0.25 euro (un 4-en-1 à 1 euro, le film vaut donc 0.25 euro…).

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