Sharknado 1 et 2

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Au milieu d’Octoshark, Gosth Shark, Jurassic Shark et autre Mega Shark vs Crocosaurus, c’est Sharknado 1 et 2 qui ont fait un petit buzz cet été avec la diffusion en simultané des état unis sur Syfy. Pour Mili si sa mère a entendu parler d’un film pareil c’est que ça a du faire un peu le buzz. C’est les parents de Fred qui l’ont enregistré et du coup soirée Sharknado, le 1 et le 2 dans la foulée, après tout Fred grand fan de nanars voulait voir le 1 depuis longtemps, le 2 c’était l’occasion. Sachez le ils ne sont pas sortis indemnes de cette expérience.

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Oulala attention, les requins débarquent … ha mais attendez, la tornade aussi

Mili:

Bon je ne vous apprends rien en vous disant que ces films sont totalement WTF XD.

Avec le premier Sharknado, j’ai appris que si une voiture perd de l’essence sur une flaque d’eau elle explose, qu’on peut rester en vie plusieurs minutes dans l’estomac d’un requin, que les bombes ça rétabli la température des tornades, que les rues ou il y a 1m d’eau sèche en quelques secondes, que l’eau a ses propres lois physiques, elle peut pénétrer dans une maison par la fenêtre et lorsqu’on sort de la maison le sol est sec et que dieu s’amuse à écraser les humains en frottant bien avec les lettres de Hollywood.

Le 2 c’est la même chose sauf que les requins on Level up, maintenant ils sont enflammés, ils volent dans le ciel, ils prennent le métro et font ami ami avec des alligators (bon en fait ils les mangent) et dieu joue au bowling avec la tête de la statue de la liberté.

Soyons honnête j’ai du mal avec ce genre de films, autant j’apprécie un bon nanar autant un film qui fait exprès d’être mauvais pour faire nanar (comme beaucoup de films Syfy en fait) j’ai plus de mal. Malgré tout j’ai plutôt bien aimé le 1, on sent le manque de budget et c’est filmé et monté avec les pieds mais c’est drôle, très drôle. Le 2 par contre pue le gros budget et j’ai du mal avec le fait d’utiliser autant d’argent pour faire intentionnellement un truc ridicule (ou sinon faut avoir le talent de Tarantino ou Rodriguez pour faire des Grindhouse), j’ai juste bien aimé les bulletins météo totalement décalé.

Bref voir le 1 pour la curiosité mais c’est tout car c’est franchement pas magique.

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Fred :

Une soirée deux en un, deux films enchaînés sur la thématique des tornades de requins. Autant dire que passé minuit, mon cerveau liquéfié réclamait du bon sens, du rationnel, et d’oublier les trois heures non-stop de Requins volants qui arrachent bras et têtes au passage. Mais mon coté déviant situé dans des organes moins respectables n’a pas totalement détesté.

Asylum, la société de production de ces séries Z, s’est fait un nom sur la surenchère de films de requins de plus en plus incongrus : Sharktopus, le requin à deux têtes… Sharknado 1 et 2 sont les 2 films qui ont dépassé toutes les limites de la surenchère et de l’incongruité : requins + tornades = des tornades de requins. Le plus surprenant c’est que les 2 Sharknados ont fait un carton jamais vu pour ce type de film, attirant des millions de  téléspectateurs sur la chaîne Syfy lors de leurs diffusions.

Oui mais est-ce que c’est bien ?? Non, ce sont des nanars assumés et débiles, où toute trace de talent se doit d’être absente. Donc c’est mal filmé, mal monté, mal joué, mal écrit et mal torché. Avec en plus un budget riquiqui pour le premier, ça donne un aperçu de Sharknado. Pour ne parler que du premier, ce nanar semi-volontaire accumule toutes les incohérences les plus élémentaires, à éviter à tout prix, comme le traitement à l’arrache des inondations sur Los Angeles. Le niveau d’eau changent d’un plan à l’autre, un coup les requins sont filmés dans des plans marins, un coup le sol est tout sec. Et tout ça tout le long du film. Les requins sont mal faits, le montage est catastrophique, terriblement heurté avec des scènes à la limite du compréhensible.

Néanmoins, j’avoue ne pas m’être ennuyé, disons que j’ai vu bien pire coté rythme, Sharknado se laisse regarder et certaines scènes comme les scènes d’hélico, le gobage du héros armé d’une tronçonneuse et ce qui suit (je n’en dis pas plus…) m’ont fait rire. Et pour une fois pas forcément au détriment du film.

Concernant le deuxième épisode de cette franchise qui se passe à New York, on sent qu’il y a eu d’avantage de budget. Mieux, un début de maîtrise plus ou moins contrôlée se fait sentir notamment dans deux scènes mémorables : la scène d’ouverture bien rythmée (et WTF !) du crash aérien provoqué par les requins volants, et la scène du métro assez marrante et bien troussée. Cela du coup dénature toute l’entreprise car à certains moments, le film n’est plus un nanar foiré de tous les cotés, exprès ou pas exprès, mais une grosse parodie respectable, amusante et presque finaude (les bulletins météo).

Le glissement de terrain est déroutant. Néanmoins, les situations sont tellement grotesques et les fx tellement pourris qu’on est vite rattrapé par notre cerveau. Lequel hurle silencieusement au viol de l’esprit. La pluie de requins enflammés a bien failli le déconnecter complètement.

J’ai honte et mon cerveau me fait la gueule depuis, mais je pense avoir bien aimé ce que j’ai enduré.

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La reine des neige (Frozen)

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En bon chéri aimant et plus encore, Fredo a suivi au cinéma (sans être forcé du tout) Mili, LA doctor es chansons et princesses de la Firme aux grandes oreilles, pour voir le dernier des Grands Classiques Disney.

Verdict de nos deux reporters : vent frisquet ou crème glacée, cube de glace ou flocon de neige ?

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Mili:

J’adore les grands classiques Disney, je les ai quasi tous vu des dizaines de fois (voire plus) et je les connais par cœur. Du coup quand un nouveau Classique Disney sort, surtout quand il est question de princesse, c’est un peu l’événement pour moi (même si j’ai raté le monde de Ralph je l’avoue XD , mais je me rattraperai). Bref, la reine des neiges je l’attend depuis longtemps surtout que j’avais moyennement aimé Raiponce (enfin j’était mitigé même si dans l’ensemble il m’a plu).

Dès les premières minutes, j’ai été séduite, les images sont magnifiques, les paysages sublimes, la neige légère et très belle. Bon je reste persuadée que la 3D ne sert pas particulièrement ce type de films mais c’est très perso comme avis et elle est superbement bien faite donc bon. Les deux princesses sont magnifiques, chacune dans son genre, j’aime la froideur de l’une face a l’exubérance de l’autre. Et puis leur histoire est vraiment belle (j’ai pleuré plusieurs fois  ^^… j’assume).

Tout ce que j’aime quoi, de l’humour, une belle histoire, des images superbes, des personnages attachants. Seul petit bémol, les chansons, elles ne m’ont pas particulièrement plu.. sauf peut-être la chanson des trolls et celle de la fabrication du château de glace. J’avais eu la même remarque pour Raiponce, les chansons trop « lyriques » (ce n’est pas le bon mot mais je n’arrive pas a en trouver  d’autre) ne m’emballent pas particulièrement. Mais bon vu la beauté du reste je passe au dessus.

Alors oui certains diront que c’est plein de bons sentiments, gnagnagni, gnagnagna … moi ça m’est égal, quand je vais voir un disney j’y vais un peu pour ça, j’ai 6 ans dans ma tête, je rêve, je rie, je pleure et j’en sors heureuse et légère.

Et pourtant, il me manque un truc pour en faire un grand Disney, je crois que c’est les images informatiques, j’ai moins de magie qu’avec les disney « fait main », … il me manque un truc quoi.

A voir et revoir tout de même, je ne bouderai pas mon plaisir.

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Fred:

Alors que je lève les yeux au ciel (nous sommes, faute de place, au tout premier rang), armé de lunettes 3D, tout commence par une publicité. Deux simili-barbies se présente à nous, tenues par les menottes de fillettes nées à tout casser il y a sept ans.  L’une des barbies est blonde, l’autre est rousse, soit la Reine des Neiges et ce que je ne sais pas encore sa sœur. Je dois le dire ! Cette publicité a beaucoup perturbé ma vision du film et m’a laissé un drôle de sentiment. Je n’étais plus devant un film mais devant un produit d’appel sorti judicieusement juste avant les fêtes de Noël.

L’histoire se concentre sur deux soeurs, deux princesses qui sont séparée dès l’enfance à cause de l’incontrôlable pouvoir de l’une et qui se retrouveront adultes après moult péripéties. L’habileté des scénaristes permet de suivre le film sans s’ennuyer. Et certains (trop rares) passages, comme la construction du château sous nos yeux, rappelle la maestria des meilleurs films d’animation du père Disney : Fantasia pour ne citer que le plus grand.

Mais diantre, je n’ai pas été charmé par l’ensemble ! D’abord parce que je ne suis peut-être pas le cœur de cible du film, auquel on destine les barbies de la publicité. Ensuite, exit le conte originel d’Andersen. Disney balaie tout sur son passage. De l’odyssée picaresque, traversée par les terreurs enfantines élémentaires, on a à la place, du convenu, du formaté comme on en trouve dans du Disney. De jolies princesses et un prince charmant [spoil]: pas si charmant, un bonhomme de neige en faire-valoir comique, un bon samaritain et un rêne sympa. Le cahier des charges est respecté. Il y a même des sortes de minions (c’est la mode !) : des trolls mignons. Mes préférés, d’ailleurs ! Ils chantent bien et sont rigolos, pardi !

En résumé, un Disney moyen pour moi (et pourtant, j’aime les Disney : Mulan, Aladdin, Robin des Bois, Merlin l’enchanteur, Taram, Lilo et Stitch ou Kuzko). Je ne veux pas gâcher le plaisir de ceux qui aiment, qui retrouvent intacte la magie de leurs sept ans.

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Hollywoo

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Le film du Dimanche soir sur TF1 c’est pas toujours une référence… et pourtant celui là, la bande annonce a donné à Fred envie d’y jeter un œil. Alors verdict?

Fred:

La comédie à la française est un véritable cas d’école. Combien de films ratés pour de franches réussites ? Le ratio est terrible, chaque mois des stocks de comédies franchouillardes avec des Titoff, des Dubosc et des Kev Adams sortent à la douzaine et plombent le moral déjà bien bas des spectateurs. De mon coté, j’ai fait l’impasse d’aller les voir au cinéma depuis les funèbres Lucky Luke avec Jean Dujardin ou ce teen-movie apocalyptiquement nul : Hellphone. Hier soir, étrangement, je suis passé en mode déviant. Il y avait Hollywoo sur TF1 avec Florence Foresti et Djamel soit le Pur Produit Alimentaire (pas le gentil et joufflu burger mais bien la barquette micro-ondable de Merlu/riz à 1.99 euros), le genre qui suscite en moi une curiosité mal placée. Cela va être mauvais… mais à quel point ?

Et le pire, c’est que j’ai un capital sympathie pour les Humoristes (à la télé, j’aime bien Foresti et j’aime bien Debbouze). Et bien entendu, ce capital n’a pas résisté et a baissé à mesure que les premières minutes défilaient. Au bout de 10 minutes, le doute n’était plus permis. Au bout de 40 minutes, la raison a pris le pas sur la déviance et j’ai stoppé l’expérience. Pour explication, dans Hollywoo, il y a un pitch de départ qui se déroule indéfiniment : Florence Foresti va aux States, et c’est trop de la boule, baby !

Le grand absent du film est monsieur scénario.  En France, les réas pensent peut-être que c’est totalement accessoire et que les Humoristes vont remplir le vide par eux-même. Dans Hollywoo, 0n cabotine à mort et/ou on meuble le vide par des mimiques comme le fait Muriel Robin dans une caricature qui fait de la peine, ou Florence Foresti dans toutes ses scènes. Le plombage est infernal et les gags qui tombent à plat ventre deviennent non pas l’exception mais la règle.

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Mili:

Comment vous dire… j’ai juste perdu 40 minutes de ma vie. Oui 40 minutes, car on a pas tenu et on a zappé…. enfin si ça avait été moi on aurait zappé avant mais fred cherchait absolument le moment ou ça allait être drôle. Mais il a fini par se résigner et il lui aura fallu 40 minutes pour ça.

Bref c’était juste pathétique, pas drôle, tous les gags tombent à plat, l’histoire et le scénario sont quasi-inexistants ou réduits au simple minimum, on s’ennuie et c’est bourré de blagues a demi-racistes (haaa le racisme ordinaire) et pleine de préjugés. Ha et j’oubliais, trop de placements produits, tue le placement produit.

Décidément je n’ai pas le même humour que la majorité (au vue du nombre d’entrées en salle) et les comédies françaises c’est vraiment pas pour moi.

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Invictus

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Hier, France 2 diffusais Invictus en hommage a Nelson Mandela. Cela tombais bien vu que cela fait un moment déja que Fred et Mili voulaient le voir… bon en fait c’est surtout Mili qui en parle souvent a Fred, faut dire que Mili elle avait beaucoup aimé de film lors de sa sortie ciné et que Fred ne l’avais jamais vu. Alors c’était comment Invictus?

invictus_0Mili:

Lorsque je présente ce film a mes amis, j’ai l’habitude de leur dire que son seul défaut c’est que les américains ne savent pas filmer le rugby. Je maintiens cet avis, même si l’impression est bien moins grande sur petit écran, disons que sur la télé c’était moins choquant qu’au ciné. Il faut dire aussi que le rugby dans ma famille c’est un peu sacré, du coup des matchs j’en ai vu des tas et le fait de ne pas comprendre l’action pendant le film m’a dérangé.

Voila, j’ai parlé de la seule chose que je n’aime pas. Tout le reste j’adore. Alors bien sur c’est plein de bons sentiments, mais quand c’est bien fait ça m’est égal. J’aime chaque petit détail qui montre l’évolution du rapport entre blanc et noir que ce soit la foule, les supporters, les enfants, les gardes du corps. On sent que tout un pays est en voie de changement. Le personnage de Nelson Mandela est bien représenté, tout en retenu. C’est un hommage à Mandela et au Rugby XD

Les acteurs sont bons, l’histoire très proche de l’histoire vrai et surtout le tout est bien réalisé. Que demander de plus.

Je ne sais pas quoi dire d’autre a part que j’ai aimé et que j’aime toujours. Parfois lorsque l’on revoit un film que l’on n’a pas vu depuis longtemps, le charme n’est pas le même, on est déçu, là ce n’est pas le cas, la magie a encore fait effet. Bref a voir absolument.

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Invictus

Fred:

Cela fait plusieurs mois que Mili me tanne pour voir Invictus… Non pas que je n’avais pas envie de le voir mais il fallait que l’occasion se présente. Pensez-en ce que vous voulez, mais c’est bien la disparition de Nelson Mandela et la diffusion à la télé de ce film hommage qui furent une occasion pour moi de découvrir Invictus. Devant cette Success Story à la fois sportive, hagiographique et historique, les souvenirs ont afflué. J’avais 11 ans, lorsque Nelson Mandela fut libéré, prisonnier d’un pays blacklisté pour racisme pur, qui à l’époque, il n’y a pas si longtemps en y repensant, parquait les noirs d’un coté et les blancs de l’autre. A peine plus vieux, lorsque Nelson Mandela, homme providence, accéda à la Présidence d’un pays coupé en deux.

Et à l’âge de mes quinze ans, je me souviens avoir vu tous les matchs de cette Coupe du Monde historique. Notamment les matchs des All Blacks avec un Jonah Lomu tractopelle (contre le Japon et ce score fleuve proche de l’abstraction poétique de 143 à 17.) Je suivais aussi l’équipe de France qui accéda, avec le panache des amateurs, en demi-finale… avant de manger la boue à quelques centimètre de la victoire contre les Springboks. Je n’ai vu que du sport lorsqu’au bout d’une finale sans essai, pas franchement exaltante, les Springboks levèrent les bras au ciel, empêchant aux surpuissants All Blacks d’être sacrés, ce qu’avaient pourtant annoncé tous les pronostiqueurs de la planète.

Je n’avais pas forcément conscience de ce qui se tramait réellement derrière : les Springboks, une équipe de rugby blanche, à une exception près, qui faisait la fierté des Afrikaners nostalgiques de l’Apartheid, et un président noir, Nelson Mandela, qui contre toutes les attentes afficha un soutien sans faille à cette équipe. Haï par toute une grande partie de la population, l’équipe des Springboks, à mesure qu’approcha le sacre rêvé, devînt le Symbole parfait d’une unité nationale, une unité impossible, impensable au vu de l’oppression passée entre blancs et noirs.

Le film, alternant match de Rugby, coulisses et portrait, met en lumière l’intelligence politique et l’humanisme éclairé de Nelson Mandela, un des derniers Grands Hommes de l’histoire, qu’on idéalise sans peine aujourd’hui. Il est ici incarné à merveille par un Morgan Freeman qui trouve là un rôle à sa mesure depuis celui des Evadés de Darabont.

Reste que le sport est un prétexte pour Eastwood. Il filme le Rugby en ne faisant que des vignettes, sans réelle envie d’en partager la passion, ou au moins les règles, comme s’il filmait finalement que des scènes de guerre. Bref, un américain et le Rugby… Non, finalement, et c’est tant mieux, Clint Eastwood préfère s’interroger avec cette petite histoire rugbystique à la grande histoire d’une nation, sur un pardon impossible, l’attirance entre deux contraires. Ce qui est troublant, et le film le traduit bien, c’est que cette Afrique du Sud de Mandela tient de l’intenable, du vrai miracle.

Cependant, et c’est aussi ce qui fait le charme des films d’Eastwood, Clint n’évite pas l’overdose des bons sentiments (la fin est un déluge de « tout le monde s’aime, tout le monde, il est merveilleux ») ou même la caricature en exprimant une idée à la loupe grossissante (les gardes du corps blancs et noirs. Même si l’anecdote est réelle, le trait est épais, insistant, et évite au passage tout ce qui peut déranger comme le racisme latent). Le charme Eastwoodien jusque dans ses écueils : plein d’espoir, profondément humain avant tout.

J’aime les films avec et de Clint Eastwood (entre 2 Dirty Harry et un Sergio Leone : Pale Rider, Honky Tonk Man, Bronco Billy, Chasseur Blanc, Cœur Noir, Minuit dans le Jardin du Bien et du mal) et j’aime ce Invictus, plus profond et plus subtil que le portrait d’un homme providentiel ou la success story sportive auquel on aurait pu s’attendre.

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Gravity

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Soirée improvisée avec des amis, on parle de tout, musique livre, ciné et la une phrase est lâchée « Tiens, Fred avait envie de voir gravity » et voilà comment  un groupe d’amis se retrouve par hasard à aller au ciné a la séance de 22h15.

Tout ou presque a été dit sur ce film très attendu, mais alors fred et mili, ils en ont pensé quoi?

Mili:

Je n’avais pas des masses envie de voir ce film, quand la bande annonce du film me stresse en général c’est pas bon signe, il faut dire aussi que les films stressants c’est pas mon truc. Sauf que ma collègue m’as dit que la bande annonce ne reflétait pas le film et surtout que celui çi ne faisait pas tant stresser que ça. En plus Fred voulait vraiment voir ce film du coup je me suis dit que je pouvais prendre sur moi pendant 1h30.

Au final je n’ai pas regretté. C’est un film qui vaut le coup au cinéma surtout en 3D. Je ne suis pas fan de la 3D mais la cela vaut vraiment le coup. Pas de mal de tête, pas de flou a l’écran pas de mal aux yeux, la 3D est vraiment réussie et apporte une profondeur impressionnante au film. Certaines scènes très contemplative deviennent grandioses, magnifiques. Et puis on se sent réellement transporté dans l’espace, en apesanteur.

Oui ce film est beau, très beau, presque trop, tellement beau que j’ai eu du mal a m’attacher au personnages et a ressentir des émotion. Du coup j’ai trouvé que le film n’était pas si oppressant que ça, bien sur quelques scènes m’ont provoqué un léger stress mais juste ce qu’il faut a mes yeux. Je me serais juste passé des cadavres flottants dans l’espace, c’est pas trop mon délire (heureusement il y en a très peu).

Niveau scénario, soyons objectif, ce n’est pas très original ou compliqué, un scénario a l’américaine très basique. Mais on est pas là pour ça, il suffit de s’asseoir confortablement dans le siège et de se laisser porter par les sublimes images. On ne s’ennuie pas une minute et le film se déroule tout en douceur avec une Sandra Bullock très surprenante qui tient très bien son rôle. La fin un peu tout much à l’américaine ne gâche pas le film et termine magistralement ce superbe film.

A voir absolument au cinéma et en 3D, c’est la limite de ce film car sans ça on perd facilement 50% de l’intérêt du film.

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Fred:

La 3d, Mamamia ! Jamais 3d n’aura autant servi un film.

Ce sentiment d’être projeté dans l’espace, une toile noire insondable qui se confond avec l’obscurité de la salle, est saisissant. On est pris dans l’image, on est projeté tout entier dans le film. Gravity est totalement indissociable de la 3d et de l’écran de cinéma et le voir autrement, à la télé, sur un petit écran et sans les lunettes, fera perdre à mon avis 50% de l’intérêt du film. Car Gravity ne repose pas entièrement sur ce qu’on peut attendre classiquement d’un film.

Non pas que le récit ne soit pas bon, Gravity repose sur un survival bien construit et haletant, un récit d’une efficacité à toute épreuve mais lorsqu’on y repense, il est relativement simple, voire même attendu pour ce qui est de certains effets et du dénouement à l’américaine (désolé, si je vous spoile). Non, Gravity s’avère avant tout être une expérience sensorielle, dans laquelle le récit n’est qu’une composante parmi d’autres, un prétexte intelligent aux merveilles que l’on voit sur l’écran.

Le film ressemble à des montagnes russes, oscille entre tension latente et grosse poussée d’adrénaline.

Un véritable grand huit qui réserve bien des surprises : tout d’abord le vertige. Il n’y a plus aucun ancrage, plus d’horizontalité, plus de verticalité, juste la Terre comme repère visuel, autant à nous qu’aux personnages. Nous ressentons chaque mouvement, chaque accélération, chacune des sensations que vit le personnage d’astronaute interprété par Sandra Bullock.

Ensuite, il y a ce sentiment de solitude face à l’infini, ce vide qui l’entoure, qui nous entoure, un désert spatial, un vertige en soi.

L’émerveillement aussi face à cette immensité de l’espace, de la Terre, aux contours des continents et au bleu des océans, aux nuages d’où percent parfois les lumières des villes, espoir lointain… Émerveillement teinté de peur face aux déflagrations d’objets spatiaux, d’immenses masses flottantes jusqu’aux débris qui filent comme des balles de fusils.

Vitesse, calme, tension, désespoir, espérance… Tout est résumé en un seul film au gré d’un spectacle permanent, vertigineux, d’une durée essentielle d’une heure trente et qui nous fait oublier que tout ceci n’est que du cinéma. Les effets spéciaux n’existent plus (Ultra-voyants dans Avatar, on les devinait parfois dans l’incroyable Odyssée de Pi).

La frontière entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas n’existe plus. Gravity est phénoménal.

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La vie d’Adèle

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Après avoir lu et relu pour Mili « Le bleu est une couleur chaude », la bd de Julie Maroh qui relate l’histoire d’amour entre deux jeunes femmes, nous n’avons pas hésité une seconde pour voir l’adaptation ciné , dernier film palmé à cannes qui plus est, et chef d’oeuvre annoncé par la presse : La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche. 

Fred:

Mili m’a fait découvrir la veille de la séance la bande dessinée « le Bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh. La Bd relate à travers la lecture d’un journal intime la passion entre deux jeunes femmes : Clémentine, une lycéenne qui se cherche en amour et une étudiante en beaux arts, Emma, aux cheveux bleu qui hantent le regard.

La bande dessinée évoque le trouble chez l’adolescente que provoque son attirance pour une personne du même sexe et le regard de son entourage sur l’homosexualité (amies et parents), un regard lourd de préjugés et empli d’une violence insoutenable. Néanmoins, il s’agit avant tout d’une déchirante histoire d’Amour, universelle et traitée avec une rare sensibilité, une infinie délicatesse que je m’attendais à retrouver, en toute honnêteté, dans le film.

Entre la bd et le film, Clémentine a changé de nom pour celui d’Adèle. On retrouve des passages clés de la bd, la première partie au lycée et la scène introduisant la fin que je m’interdirai de décrire, d’autres ont été éludés, le passage forcé à la vie adulte notamment et toute la conclusion aussi. Le film est une « libre » adaptation, soit… Néanmoins, avec cette liberté prise par le réalisateur, on perd quelque chose, un regard moins distancié, une certaine spontanéité. En modifiant la conclusion, le film ne revêt d’ailleurs pas le même message, ni la même force que la bd.

Si je ne peux m’empêcher de comparer les deux œuvres, c’est que la bd me paraît infiniment plus essentielle, moins empêtrée dans les longueurs, dans les bavardages naturalistes pour faire « plus » vrai, qu’affuble Kechiche à la plupart de ces scènes. La bd se lit d’une traite et émeut dans le même temps. Sur trois heures de temps, le film ricoche, fait mouche de manière intermittente, quand il se concentre uniquement sur Adèle et sur Emma, sur leurs visages. Nul doute là dessus, l’interprétation des deux actrices, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, est magnifique et la direction d’acteur (félicitons le metteur en scène pour ça) est remarquable.

Mais sous couvert de cinéma vérité, du tout filmage forcené, les longueurs, une soirée spaghetti bolognaise interminable, le reflux de scènes à l’école élémentaire entre autres, ont maltraité ma patience. La distance du regard m’a également irrité. Avec des scènes de sexe au caractère explicite largement dispensables, Kechiche oublie la délicatesse du livre et ne fait qu’illustrer froidement une passion. Une passion autrement plus vivante, plus tendre, plus vibrante dans la bande-dessinée de Julie Maroh.

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Mili :

Je suis une grande admiratrice de la BD, je l’avais achetée a sa sortie, au hasard, séduite par la couverture et j’ai souvent repensé à cette histoire depuis, totalement séduite par son esprit, son sentiment nostalgique. Lorsque j’ai entendu parler du film, a Cannes, je n’ai pas immédiatement fait le lien, j’ai tiqué lorsque j’ai vu l’affiche, une fille aux cheveux bleu il devait bien y avoir un lien. J’ai donc fait quelques recherches et cela m’a été confirmé, par contre je n’ai pas trop compris pourquoi passer de « Le bleu est une couleur chaude » à « La vie d’Adèle », surtout qu’en anglais le titre redevient celui d’origine. Et puis j’ai regretté que parmi toute l’encre qu’a fait couler le film, la BD originale ne soit quasi jamais citée. J’avais tout de même très envie de voir le film et au vu de la critique presse, j’en avais un bon à priori

Mon avis est très mitigé, j’ai beaucoup aimé certains passages, je me suis ennuyé pendant d’autres, j’ai trouvé ça long, j’ai été émue aux larmes, … bref je suis mitigée.

Je passe rapidement sur le changement de prénom de l’héroïne … mais pourquoi??? Oui je sais, il parait que c’était pour que l’actrice soit plus dans le personnage vu que c’est son prénom… mais pourquoi???

J’ai du mal à comprendre l’idée d’adaptation libre par rapport a la BD, à mes yeux soit c’est libre soit c’est fidèle, là c’est mi-figue mi-raisin, certaines scènes sont reprises à la réplique près de la BD, et très bien reprises, certaines scènes n’ont aucun rapport voire même changent l’esprit des personnages et leur relation. D’où ma frustration, pourquoi reprendre texto des passages si c’est pour modifier l’essence même de l’histoire, jusqu’à la fin qui n’a plus rien à voir avec l’histoire originelle.

Cela m’a d’autant plus dérangé que les scènes les plus faibles sont dans cette deuxième catégorie, elles sont longues et plutôt brouillonnes, le coté improvisation se sent et donne lieu a un rythme assez inégal (un long passage lors d’une soirée pour Emma m’as paru très très looonnggg). Surtout si on compare avec les scènes tirées de la BD, très justes dans le ton, bien réalisée, avec un joli jeu d’acteur et juste ce qu’il faut d’émotions.

Autre problème à mes yeux, les scènes de sexe, un peu ne me dérange pas, mais 15 minutes de scènes de sexe d’affilé, je me suis un peu ennuyé. Surtout que ces scènes là en particulier sonnent faux, on sent bien que le plaisir lesbien est montré par d’un point de vue de fantasme très masculin. Ce n’est qu’une série de scènes très crues sans émotion, à la limite du porno basique. Quelques petites scènes m’auraient suffit en fait mais là il y en a beaucoup et elles sont un peu longues, surtout que bon cela ne sert pas particulièrement, me montrer un couple baiser ne m’aide pas particulièrement à mesurer la puissance de leur sentiment. Bref…. il parait que comme c’est un film d’auteur on a le droit.

Certaines scènes présentes dans la BD manquent, surtout celles qui concernent l’acceptation de l’homosexualité par Adèle elle même mais aussi par ses parents, son entourage, c’est légèrement abordé, mais survolé totalement, quitte a faire un film sur ce thème en ce moment c’est dommage. Surtout que cela n’aurait rien enlevé au coté universel de cette histoire d’amour.

Là est le gros point positif de ce film, l’histoire d’amour, de passion, de fusion, belle, bien décrite, naturelle, émouvante. J’aurais pu adorer le film s’il ne m’avait paru si long.

Bref j’aurais surement plus aimé le film si cela n’avait pas été une adaptation de « le bleu est une couleur chaude », si il avait été moins long mais aussi si la critique presse n’avait pas été aussi bonne.

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Le royaume des chats

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Pour l’anniversaire de Mili, Fred lui a offert 2 DVD, dont un Ghibli, car Mili elle adore les Ghibli. Manque de bol (ou coup de chance) c’était un Ghibli qu’elle n’avait jamais vu et dont elle n’avait pas entendu beaucoup de bien. Mais bon ils sont fans de chats tous les deux du coup, ils ont installé la couverture avec Jack (petit chat le plus mignon du monde) dessus et ont zieuté le film.

On vous le dit de suite, Jack a adoré.

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Mili:

Un joli conte tout en douceur, plein de poésie et de belles images. Un film pour les amoureux des chats en fait.

J’ai aimé, l’histoire douce et légère, l’univers, les chats, les jolies musiques, le rythme, les idées féeriques, le fait d’arriver à la fin du film et d’avoir l’impression qu’il venait de commencer.

J’ai moins aimé, l’animation parfois brouillon (c’est très joli mais Ghibli nous a habitué a mieux) et le manque de développement de la deuxième partie, les rebondissement sont très peu traités (ou avec un dénouement très/trop rapide et prévisible) et au final j’ai eu l’impression de voir un jolie téléfilm. Un bon nombre de persos ne sont qu’effleurés et on aurait voulu en savoir plus, en voir plus pour rêver plus.

Un bilan positif toutefois j’aime pouvoir voir des films légers qui sont sans grandes prétentions, qui mettent de bonne humeur. Un film que les petits adorerons.

Cela m’a en plus donné très envie de voir « Si tu tends l’oreille » (Whisper of the heart) dont sont issus deux persos principaux du royaume des chats, le baron et Muta.

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Fred:

D’Isao Takahata avec son bouleversant Tombeau des Lucioles à Miyazaki, ses films emplis de mille-et-une merveilles, un film d’animation estampillé « Ghibli » était et est toujours pour moi un grand gage de qualité. Qualité de l’animation, d’une fluidité saisissante, donnant une véritable ampleur aux scènes même les plus anodines. Qualité des histoires, contées avec une sagesse de vieux senseÏ qui force le respect et se nourrissant, ce qui les rend encore plus fascinantes, d’éléments culturels japonais.  J’étais ravi à l’idée de découvrir ce Alice au Pays des Chats Kawaï (désolé…).

Pendant le visionnage, Il me fut très difficile de ne pas penser aux autres productions Ghiblis tant Le Royaume des Chats applique à intervalles régulières des vapeurs « Ghiblesques » déjà entrevues et ressenties. La parade des Chats rappelle la merveilleuse parade orchestrée par les Pom pokos dans le film éponyme de Takahata. Le voyage initiatique d’une jeune fille dans un monde aussi merveilleux qu’inquiétant, et dans lequel, pardi, il lui faudra se confronter aux us et les coutumes locales rappelle énormément Le Voyage de Chihiro. Même les gardes royaux, qui reste groupés jusque dans la bêtise, me font penser aux soldats gauches du Château dans le Ciel.

Et malheureusement, la comparaison est sans appel, le Royaume des Chats n’a ni la force, ni l’ambition des films des studios à l’effigie de Totoro. Parce que le métrage paraît affreusement court, une heure dix à peine qui en paraît trente minutes, la durée d’un épisode de série. Les promesses du départ sont pourtant là, nous tiennent vraiment en haleine avec un mystère qui plane sur les véritables intentions des chats.

Mais la dernière partie du film est totalement éludée. Point de message, point de réflexion poussée ou d’ambiguïté, l’irruption soudaine du merveilleux, les raccourcis et les pirouettes improbables deviennent les leitmotiv du scénario jusqu’au mot fin. Balayés d’un revers de main, les personnages en pâtissent beaucoup, et le spectateur que je suis, aussi, est légèrement frustré. En particulier, par ces personnages du Baron ou du prince qui restent pour moi des esquisses. -mini spoil: le duel du Baron contre le Roi est une anecdote.

Court, trop court, beaucoup trop court mais le paradoxe, c’est que je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Le Royaume des Chats a une légèreté de plume très agréable, se regarde avec un vrai plaisir. L’animation est incroyablement belle et le style graphique fait honneur à nos petits félins préférés. Tantôt versant dans la « mignonitude », irrésistible, surtout quand vous avez, pendant le visionnage, un véritable bébé chat trop mignon sous les yeux, tantôt classe, les chats sont comme tout le monde le sait l’élégance incarnée.

C’est frustrant, c’est un petit « Ghibli » mais j’ai aimé (j’aime trop Muta, le Gros chat blanc) et je prendrai plaisir à le revoir.

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Rendez-vous avec la Peur

Rendez-vous-avec-la-peur-20111206050105— Avec ce classique de Jacques Tourneur, rendez-vous avec Mili et Fred pour une soirée frayeur. Lesquels dans la pénombre se sont emmitouflés dans la couverture du chat, au plus profond du creux du canapé. Brrrrrrrr…

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Fred :

Histoire Lovecraftienne à base d’occultisme, d’hypnose qui tourne mal et d’inscriptions runiques sur des parchemins, dès la scène d’intro, ça commence fort. Le bon vieux professeur Harrington, qui enquête sur les activités occultes de l’étrange docteur Julian Karswell, se fait attaquer par un gros démon. Le gros démon a une bonne tête de muppet, fume de partout et fait bien trois étages. La mort du professeur reste accidentelle (un accident de voiture) mais voilà, le spectateur est dans la confidence : un gros démon se balade dans la campagne anglaise…

On suit alors le collègue et la nièce de ce professeur qui reprenne l’enquête là où elle s’est achevée, Dana Andrews incarne un cartésien invétéré, droit dans ses chaussures, qui en bon scientifique analyse tout ce qui bouge avant d’en tirer des conclusions forcément rationnelles.  Tandis que la nièce du défunt croit avant tout ce qu’elle voit, et ce qu’elle voit est forcément, à peu de chose près, l’oeuvre du Démon. L’histoire joue sur ces différences de point de vue. Une même scène donnera lieu à deux visions totalement opposés.

Le professeur mettra à l’épreuve son scepticisme, surtout lorsque lui sera prédit une mort certaine dans trois jours…

Jacques Tourneur nous tient en haleine avec une histoire de démon, simple en apparence, se transformant tout doucement en course contre le temps, à mesure que les convictions du professeur se réduiront en un petit tas de cendre. Le démon, lui, on ne le voit qu’à deux moments du film : au tout début bien sûr et… je vous laisse deviner quand il apparaîtra à nouveau.

 Jacques Tourneur fait montre d’un vrai sens de la mise en scène. Fluide, carrée, rythmée, d’une élégance à faire pâlir les réal d’aujourd’hui, jamais prise en défaut et se faisant oublier pour mieux nous surprendre lors des scènes de peur. Avec des acteurs tous impeccables, lesquels sont bien aidés par des dialogues millimétrés. Le noir et blanc est splendide, du genre qui impressionne à la chaîne pellicule, nos yeux et notre cortex :

chat se métamorphosant dans la pénombre d’un salon cossu, scène de poursuite expressionniste dans les bois…

Le cinéaste joue avec le spectateur, calcule ses effets, en ayant toujours deux ou trois longueurs d’avance sur nous, comme dans cette scène de spiritisme. Au départ le médium apparaît comme un charlatan grotesque. Débute la séance, ses comparses (deux mémés fans d’occulte, dont la propre mère de Karswell) se mettent à chanter… J’étais à deux doigts de rire devant l’air interloqué du professeur, Mais non, le médium se met à parler avec une voix de petite fille, et enchaîne en prenant, c’est la nièce qui l’assure, celle du défunt professeur Harrington…

Tourneur joue et continue de jouer. Son sinistre Docteur Karswell fait le clown avec les enfants du village, se révèle être un parfait gentleman un peu rond ou un fils à maman (la Marthe Villalonga satanique a l’air toute mimi)… Mais ce docteur insaisissable reste tout le long une menace imprévisible.

Avec Rendez-vous avec la Peur se révèle à moi le génie intemporel de Tourneur (le film a plus de 50 ans, bordel !).

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Mili :

Je n’aime pas les films d’horreur … c’est très différent de dire que je n’aime pas les films qui font peur … ce n’est pas très logique je sais, je suis une fan Hitchcock mais je ne peux pas regarder deux minutes de the Ring ou autre la colline a des yeux…. c’est comme ça. Du coup un film dont le titre annonce Rendez-vous avec la peur, ce n’est pas forcément gagné à la base, et puis la VOD a chargé l’affiche… et là j’ai eu envie de le voir, un vieux film en noir et blanc terrifiant comme j’aime.

Tout n’est que maîtrise, les noirs et blancs sont traités avec une finesse impressionnante dont l’apogée est atteinte lors d’une scène importante du film, une course dans la forêt où ombre et lumière apporte à la peur qui monte une beauté fantasmagorique, on se perd dans ce jeu d’ombre et lumière qui met en valeur la beauté des décors (et de l’actrice). J’aime le rythme des vieux films, la lenteur avec laquelle le réalisateur distille en nous le frisson, il me fait sursauter avec un enfant masqué puis frissonner dans une maison vide et sursauter encore avec une simple main inconnue. Un pur plaisir où rien n’est jamais trop montré, trop décrit, tout n’est pas montré et c’est cela qui crée la peur.

L’apparition du démon est très controversée, il est rare pour l’époque que les peurs soit ainsi incarnées et il est vrai que l’apparition n’est pas obligatoire, elle aurait sûrement pu être évitée. Mais le studio l’a imposé et on pourra dire tout ce que l’on veut, cela n’y changera rien. Il est vrai qu’il a bien vieilli ce démon mais son apparitions travaillée rattrape bien le coup et on passe dessus sans problème, quand même effrayé par ce démon inconnu.

L’histoire elle est bien ficelée, on passe de l’ésotérisme a la magie noire en un instant (voire même au vaudou par moment) passant d’un magicien qui fait sortir des chien d’un chapeau a une séance qui tourne au comique puis a des runes effrayants où la seule vision d’un bout de papier se rapprochant d’un feu, poussé doucement pas le vent devient une vision d’horreur, créant une tension rarement égalée dans le cinéma d’aujourd’hui. Le tout est vu par les yeux cartésiens d’un scientifique sceptique qui peine à croire à ce qu’il voit et apporte une critique intéressante des superstitions de l’époque.

Au final c’est une très belle découverte et j’ai bien envie de découvrir les autres films du réalisateur.

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Machete

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Il y a des films comme ça qu’on a pas vu… sans trop savoir pourquoi. Car oui sur le papier on aurait du voir ce film, on a adoré la pseudo bande annonce dans Planète Terreur, les acteurs principaux nous plaisent bien … et puis c’est réalisé par Robert Rodriguez’s. Du coup quand le film est sorti en salle on aurais du aller le voir (chacun de notre côté je dit bien vu qu’as l’époque on n’était pas ensemble). Et puis on a pas eu l’occasion/ la motivation et on a eu beaucoup de retours négatifs qui ont fait qu’on avait un peu oublié ce film. Et puis en traînant sur Allociné (on y traîne beaucoup) on a maté la bande annonce de Machete kills et on a eu envie de voir le premier opus. Soirée pizza de circonstance pour ce film d’action grindhousse a forte connotation nanar.

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Mili:

Machete a l’origine c’était une bande annonce factice vue au détour de Planète Terreur (que j’adore) du coup a la sortie je n’étais pas super convaincu…  le coté on a fait une fausse bande annonce qui a plu, du coup, on va faire le vrai film, ça sentait un peu la pompe a fric … au final le film est au dessus de mes attentes (facile je m’attendais vraiment a un truc nul) mais pas super génial non plus.

Le film annonce direct la couleur, dans les 2 minutes avant le générique on a au moins 6 ou 7 morts ultra violentes a la machette, deux explosages de mur, une fille nue qui sort un portable de son vagin, quelques phrases qui tuent, des mexicains, Steaven Seagal avec un sabre rouge et le tout en moitié espagnol, moitié anglais.

Tout y est pour faire un bon film d’action et un nanar assumé, plan nichons gratuits, scènes WTF, explosions, catch, phrases cultes, tacos, combats, armes a feu, giclée de sangs non réalistes, tacos, filles sexy, personnages haut en couleurs, tacos, effets spéciaux faussement mauvais et mal incrusté, costumes ultra classe et sexy et encore tacos … sauf que la mayonnaise ne prend pas. Bien sur j’ai trouvé ça drôle mais j’ai eu l’impression de voir une série de petites scénettes les unes a la suite des autres, ce qui donne au film un rythme assez inégal qui fait que je me suis parfois un peu ennuyé.

Ajoutons a ça un scénario totalement WTF sans trop de sens … bon soyons honnête, on s’y attendait, c’était le but … et on obtient un film qui aurais pu être bon mais qui en fait reste plat. Cela se veut trop nanar sans l’être, drôle sans l’être, vieux sans l’être, les effet spéciaux mal incrustés exprès font bizarres car trop réalistes quand même (mentions spéciale aux giclées de sang qui font justes étranges) et avec message politique mais en fait pas du tout. L’image est au final trop belle, trop travaillée pour que l’objet puisse me toucher. Bref pour moi c’est un coup raté, je n’ai pas adhéré mais je peux comprendre que cela plaise.

J’ai quand même aimé la reprise exacte de plusieurs scènes de la bande annonce d’origine, les infirmières à mitraillettes, le transport de femmes à poil dans un corbillard, les discussions de sbires très inspirées (vous ne vous êtes jamais demandé de quoi pouvais parler les sbires du méchant quand vous n’êtes pas la ? et bien c’est génial ^^), Che, et l’esthétique général du film que ce soit les costumes, les filtres ou l’éclairage j’adore.

Au final un film qui ce laisse regarder, pour une soirée entre amis mais que je ne rematerai sûrement pas seule un soir où je m’ennuie.

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machete

Fred:

Machete, c’est d’abord une blague, une fausse bande-annonce présentée juste avant Planète Terreur.

En 1 minute et 54 secondes, elle donnait, à la sauce mexicaine ultra-épicée, toute la mesure des productions Grindhouse : des vrais faux films d’exploitation, terriblement excitants, garnis de tous les éléments folkloriques des productions burnées des années 70. L’image a un grain dégueulasse avec des fausses rayures d’usure pour faire d’époque. Des acteurs aux visages burinés, armés jusqu’au dent se disputent la vedette avec des actrices aux formes avantageuses et à la dangerosité de tigresse. Le tout saupoudré généreusement de punchlines improbables et d’action énorme, explosive et sanglante.

Comme beaucoup après avoir vu cette bande-annonce, voir le film Machete aurait eu pour moi le même effet que de voir en intégralité le Red is Dead, le faux film d’horreur super Z de la Cité de la peur ou voir au milieu des années 90 un crossover que je croyais impossible entre l’Alien et le Predator (et qui devînt malheureusement possible avec les désastreux Alien Vs. Predator 1 et 2), faire devenir une réalité filmique un pur fantasme de spectateur ! Impossible, pensais-je !  Mais Robert Rodriguez, tanné de toute part, accéda aux demandes des fans et concrétisa ce pur délire de convertir une fausse bande annonce en vrai film.

Comme Mili, je n’avais pas eu la chance de voir le résultat final à sa sortie et comme Mili, j’avais eu des échos négatifs comme quoi la bande-annonce se suffisait amplement, refroidissant toutes mes ardeurs.  Le voir m’a permis de faire la part des choses. Non, malgré le fait que des plans entiers aient été repris de celle-ci et que l’histoire entrevue ait été plus ou moins respecté, Machete n’est pas à la hauteur de sa rutilante bande-annonce,

Le personnage, Machete, incarné par un Dany Trejo, moustachu et chevelu, des grosses machettes aux mains, reste le gros attrait du film. Il tient la plupart des promesses le concernant en tranchant quantité de membres (les Fx, une mauvaise intégration d’images de synthèse, sont pourris mais que c’est fun), en faisant tomber une à une tout le casting féminin, le tout avec le flegme des héros impitoyables et avides de vengeance.

Vengeance car cet ancien flic mexicain, intègre, et désormais moins que rien, immigré clandestin, a vu sa femme se faire décapiter par le fat et super méchant Rogelio Torrez interprété par l’inénarrable Steven Seagal. Double vengeance car cet immigré clandestin devenu l’ennemi public n°1, va se retourner contre ses employeurs : un sénateur raciste (Robert de Niro impeccable dans ce rôle), son homme de main, Booth, et le super méchant Torrez, tapis dans l’ombre d’un parasol au Mexique. Triple vengeance mais je ne saurai spoiler le passage avec le Padre… A vous de le découvrir.

Le meilleur de Machete reste ce moment où il se filme, dans une piscine, dans les bras de la fille et de la femme du méchant homme de main, scène reprise de la bande-annonce. Improbable moyen pour se venger ! Et plan nichon x2 gratuit pour la peine !!

Reste que passé quelques massacres dont un dantesque à l’hôpital, avec un intestin en guise de corde, le film a un gros et terrible ventre mou. La faute à des scènes de dialogues jamais inspirées tant sur le plan de l’écriture ou du rythme que sur le plan visuel, cadré le plus souvent en mode téléfilm. Du coup, hormis Booth et le sénateur qui restent les grands méchants de l’histoire, le film ne parvient pas à faire vivre le reste du casting. Notamment  le casting féminin. Michelle Rodriguez la guerriero, Jessica Alba, l’inspectrice et Lyndsay Lohan la nonne, les infirmières sont reléguées au rang de simples figures de style.

Don Johnson, méconnaissable dans son rôle de pourriture raciste est une anecdote. Et Steven Seagal, le big boss, meurt sans éclat dans un duel final tant attendu et qui m’a beaucoup déçu.

Et puis ce final, une grosse partouze de fusillades et de bastons, est un gros nawak too much, mal filmé et mal monté. Heureusement, l’énergie est là.

M’enfin, pour finir, je mentirai si je disais que j’avais passé un sale moment. Oui, Machete ne tient pas la comparaison avec sa bande-annonce, manque de rythme par moment mais reste très sympa à voir, si on le prend pour ce qu’il est : un gros délire plein de Tacos et sans prétention. Et puis en étant perfectible, sa suite, Machete Kills, dont la vraie bande-annonce aiguise à nouveau les appétits, ne pourra être que meilleure… Je l’attends avec impatience.

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Dracula 3K

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Une station orbitale, un vaisseau communiste, Coolio, des cercueils en bois et des vampires de la galaxie Transylvania. Il n’y a pas à dire, Fred et Mili ont tenté l’impensable pour vous : ils ont vu Dracula 3000 et diantre, ils ont passé une super soirée !

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Fred :

Dracula 3000 n’est pas que Dracula 3000, A lui tout seul, il redéfinit les contours d’un certain cinéma, en déployant des tas de choses (et des trucs) que l’on peine à imaginer avant de lancer le film. Car Dracula 3000 n’est absolument pas un film d’horreur.

C’est un documentaire. Oui, un film documentaire sur des gens qui pensent être des acteurs et qui se sont égarés dans un entrepôt désaffecté. Comme les Razmokets, ces gens se sont imaginés être dans un vaisseau spatial étriqué, affrontant des Vampires communistes de la Galaxie Transylvania.

Casper Van Dien, ancien Starship Trooper, sait que tout ceci est faux mais il ne préfère pas décevoir ces amis. Surtout Coolio, un rappeur qui a totalement raté sa vocation de comédien, et qui arrive cependant à faire très bien le chat.  Il fait de la peine mais il y croit et ça, c’est encourageant. Il y a aussi une blonde qui croit-on est une vampire mais en faites non, en faites, je spoile un peu, ne lisez pas si vous ne voulez pas savoir… c’est une très mauvaise actrice.

Il y a aussi un vampire qui s’est échappé d’une soirée halloween, son costume est vraiment très bien. Vraiment, il est très bien. On croirait presque voir le Dracula de Noirmoutier en personne. Et puis quelle bonne idée les cercueils en bois, c’est tellement économique.

Le coté couillu, c’est de nous faire croire qu’il y a des effets spéciaux. En faites, il n’y en a pas, on nous laisse suggérer qu’il y en a mais il n’y en a pas. Tout comme le montage ou l’éclairage, ou le scénario, tout est suggéré. Il faut faire travailler l’imagination. Couper 3 secondes plus tôt, mettre un filtre, actionner la machine à fumée, refaire la scène, changer les acteurs, virer le scénariste, c’est vraiment au spectateur de s’imaginer tout le film qu’il est censé voir.

Un conseil, n’hésitez pas à accélérer, c’est salutaire… Au final, que le lecteur DVD ai lui même vomi le film, tout ça tient de l’anecdote, car Dracula 3000 reste bien meilleur que Dracula 2999. et sera à coup sûr moins bon que Dracula 3001 ! Ensuite, je vous spoile un peu mais sachez que le vaisseau, il explose à la fin. Et que des fois, ça fait du bien.

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pourquoi? mais pourquoi? ai je accepté de jouer dans ce navet

Mili : 

Alors … que dire de ce film. Il y a des jours comme ça ou je me dit que j’aime vraiment fred pour accepter de m’infliger ça.

Même en le regardant en accéléré je me suis ennuyé ferme (ouais parce que bon a vitesse normale je crois qu’on aurai fini par s’endormir). C’est creux, plat, sans décor (enfin si deux pièces et un couloir), les acteurs sont totalement à la masse, les effets spéciaux sont pathétiques, le scénario inexistant et les effets de mise en scène pas crédible pour deux sous. Certaines phrases d’accroches m’ont fait sourire mais ce n’est quand même pas assez drôle pour faire un bon nanar. J’étais dépitée du début a la fin et quelle fin, totalement incompréhensible, sans queue ni tête.

Je ne peux même pas critiquer le côté piétinage de l’univers vampirique tellement le film est peu convaincant, nul et sans intérêt, que cela n’arrive même pas a ternir Dracula. Il faudra quand même expliquer au réalisateur que 2 fumigènes, des lentilles rouges, des dents pointues mal fixées et des cercueils en carton pâte ne suffisent pas a faire un film de vampire.

Bref, passez votre chemin et ne perdez pas une précieuse heure de votre vie a regarder ce navet.

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